Ce qui devait arriver, arriva !
Dimanche 19 juin à 11 heures, je les entends pour la première fois depuis mon arrivée : les sirènes !
Elles retentissent dans toute la ville.
Qu'est-ce qu'il se passe ? Des katioushas ? Une violation des frontières ? Pas le temps de s'attarder plus longtemps, je vois tout le monde se diriger rapidement vers l'abri anti-bombes au pas de course. Un collègue de labo passe devant moi et me lance : "come on Bruno, we need to get to the bomb shelter".
Sans vraiment réfléchir à ce que je fais, mon corps se met en route, alimenté par l'angoisse qui s'insinue lentement en moi. Mon cerveau est assailli de questions : qu'est-ce qu'il se passe ? est-ce qu'une guerre va éclater ? comment est-ce que la situation va évoluer ? que va-t-il se passer pour mon stage ? est-ce que je vais être rapatrié ? ...
Au sous sol du bâtiment, une lourde porte blindée s'ouvre sur un vaste espace confiné où se sont rassemblé toutes les personnes de Migal. Tout le monde s'interroge sur la situation, une angoisse palpable envahit la pièce quand la lourde porte se referme, nous plongeant tous dans l'atmosphère sordide d'une pièce sans fenêtres, éclairée par la lumière brute des néons.
J'interroge mon tuteur pour savoir s'il a plus d'informations, il semblerait qu'un hélicoptère se soit écrasé sur une habitation dans la ville de Karmiel, mais il n'en sait malheureusement pas plus.
Pour lui une alerte de ce type signifie un retour à l'armée, et très certainement par la suite un déploiement sur le front. Pourtant il ne semble pas pour autant perdre son sang froid. Je réalise alors que tous les israéliens se doivent d'être prêts à se genre d'évènement. Je ne le suis pas.
Voilà maintenant plus d'une semaine que l'alerte à retenti et ... rien n'a changé !
En réalité, il s'agissait simplement d'un exercice de défense passive, mis en place par l'armée israélienne dans tout le pays. Plus d'informations sur cet exercice appelé "Tournant 5", c'est par ici.
Certes j'ai bien entendu l'alarme à 11 heures et 19 heures ce jour là, mais j'étais au courant de l'opération, et absolument personne dans mon laboratoire n'a pris la peine de rejoindre l'abri anti-bombe. Finalement ce n'étais qu'un jour comme les autres à Kiryat Shmona !
Malgré tout, ça donne quand même à réfléchir, quand on réalise que tout ceci pourrait réellement arriver ...
Avant de vous laisser, mon dernier week-end en deux mots : soirée, soirée !;)